Serge Ragazzacci |
Le
Loup sort dans sa tanière …
Roger Oustry |
Frédéric Mora (à gauche) |
Messieurs les
apparatchiks, dîtes-moi …
Nous vous
proposons de diverger durant 90 minutes autour des deux thèmes
suivants :
De la réduction
du temps de travail grâce à la productivité.
Des
nationalisations temporaires pour une démocratie d'entreprise.
Et qui sont
nos invités ?
Serge
Ragazzacci, leader départemental de la CGT et néanmoins un de nos
conseillers éditoriaux.
Frédéric Mora,
l'incroyable avocat du syndicat qui vient se faire déflorer dans
Provoscopie !
Roger Oustry,
l'historien intérieur de la CGT.
Mais encore,
j'oubliai le plus important, Thierry le Paon, le futur nouveau
patron de la CGT.
Serge
Ragazzacci, présentez-nous votre nouveau chef ! … en
quelques mots !
Allez, un « bon
mot » de chacun …
Mais, avant tout,
votre Belette préférée s'apprête à pousser un cri … en
revisitant l'histoire du syndicalisme à la française qui,
d'anarcho-syndicaliste, est devenu si réformiste qu'il aurait muté
dans un pragmatisme oublieux de toute idéologie !
Rude tâche …
Je ne vous en dis pas plus. A toi, la Belette !!!
12h35
Jingle du Loup.
-->
Le
cri de la Belette. 12H35/13h37
12h35 :
Jingle de la Belette.
Le
syndicalisme, quelle histoire !
Chronique de la
Belette …
12h37
Jingle de la Belette.
Le
Loup :
Revenons à la
maison … et voyons ce que Thierry le Paon, le grand patron de la
CGT, aurait à dire !
OPUS
1. 12h37/13h00
Le Loup :
Débriefing vino-urbain …
Nous
sommes en compagnie de Serge Ragazzacci, le leader départemental de
la CGT, de Frédéric Mora, l'avocat du syndicat et de Roger Oustry,
leur historien maison. Et nous nous apprêtons à écouter le grand
patron de la centrale : Thierry le Paon. Respect !
Mais, avant tout,
… parlons d'abord de vin !
Quel est donc ce
flacon qui doit flatter nos sens ?
Allez, goutons
voir si le vin est bon !
Ecoutons
maintenant la voix du Chef !!!
L'interview
de Thierry le Paon.
Il est bien ce
garçon ! Si bien que l'ancien patron intraitable de Moulinex
trouvait qu'il était un « syndicaliste de haut vol » !!!
On comprend d'ailleurs pourquoi ceux de la CFDT ne l'aiment pas trop
… d'autant qu'il est communiste !
Il est vrai qu'on
pourrait se croire revenu aux bons temps de Georges Séguy et de
Henri Krazucki …
Bien ! Et
avant d'entrer dans le débat provoscopien, détendons -nous avec
quelques notes de musique appropriées …
13h00
Musique N°1.
Le
coup de pinceau du Renard. 13H03/13h05
13h03 :
Jingle du Renard.
Du
chêne au roseau, jusqu'où le temps de travail est-il flexible ?
La chronique du
Renard.
« Un idiot
à Paris » est un film comique réalisé par Serge Korber en
1967, les dialogues sont de Michel Audiard. Bernard Blier est dans le
rôle d'un « patron » : « Une grève
surprise, bravo ! Trente tonnes de barbaque sur le carreau alors
qu'on meurt de faim à Chandernagor, hourra ! Monsieur
Grafoullières, vous êtes z'un meneur et vos petits camarades des
inconscients. Vous semblez oublier, en effet, mes amis que vous
n'êtes que des salariés : c'est-à-dire les plus vulnérables
du monde capitaliste. Des chômeurs en puissance ! ».
A la fin des
années 60, ce discours patronal et la menace du chômage semblait
une caricature et portait à rire …
En 2013, le même
discours et le chômage dans sa consternante réalité appellent les
larmes ou … les rames !!!
Ce discours,
empli de pragmatisme économique, est applaudi par les fatalistes de
la mondialisation libérale de l'économie. Il est accepté et relayé
par des experts canalisés et une presse de bon ton qui appelle de
ses vœux un nouveau syndicalisme d'inspiration nord-européenne dit
de « négociation » et non conflictuel en prétendant que
toutes les composantes d'une entreprise ont un destin commun. Toutes
les composantes d'une entreprise n'ont pas toujours un destin commun.
Au-delà des intérêts contradictoires qui la traversent, les uns
qui prennent les décisions stratégiques et déterminent les règles
qui en découlent ont un destin dominé ; les autres, un destin
subi ! Je paraphraserai André Malraux en transposant le flux de
la création artistique à l'économie. : « la plus
profonde métamorphose que crée l'homme, c'est celle d'un destin
subi en un destin dominé ! »
13h05 :
Jingle du Renard.
Le
Loup :
Parlons
peu, mais parlons bien ! et tournons-nous vers nos camarades
syndicalistes qui, dans le studio, trépignent avant de vous en
mettre plein les oreilles …
OPUS
2. 13h05/13h30
Le
Loup :
Retour
dans nos studios en la compagnie de Serge Ragazzacci, l'expert
cégétiste prolétarien ; de Frédéric Mora, l'avocat de la
CGT qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre soi ; et de Roger
Oustry, le détenteur de la Pravda (autrement-dit la Vérité)
cégétiste …
Et que demande le
Peuple ?
Mais avant de
revenir sur les thèmes que vous avez choisis, parlons encore un peu
de … flacons et de vin !
Débat …
Ce serait quoi un vin de syndicaliste ? Un Rouge qui fait
tache ? Ou un Blanc qu'on boit jusqu'à la lie ? A moins
que ce ne soit un rosé pragmatique ?
Bon ! Fi
donc des flacons.
Allez, une
petite provoscopie : Ne vaut-il pas mieux être un ouvrier
qualifié d'un grande entreprise qu'un petit patron d'une TPE ?
De la
réduction du temps de travail grâce à la productivité !
Débat …
Le temps de travail doit-il être adapté au carnet de commandes de
l'entreprise ?
Un syndicaliste
peut-il comprendre que la quantité de travail dépend de la quantité
de commandes ?
Ne faudrait-il
pas annualiser le temps de travail ?
Ne faudrait-il
pas différencier les entreprises du secondaire de celles du
tertiaire et que quaternaire ? Idem pour la fonction publique …
Débat
… Les Français sont parmi les plus productifs du monde. Ne
doit-on pas réduire le temps de travail en fonction de la hausse de
la productivité ?
Depuis le XIXème
siècle et la Révolution Industrielle, la productivité a
considérablement augmenté dans les pays développés. Le temps de
travail a diminué souvent en proportion de l'augmentation de
productivité. On est passé de 12 heures de travail par jour, tous
les jours aux 35 heures sur 5 jours avec des congés payés qui sont
passé de deux à cinq semaines. La productivité continue
d'augmenter. Le temps de travail stagne. N'est-il pas temps de
militer pour une diminution du temps de travail ?
Débat
… Michel Rocard propose de passer au 32 heures ! Ne faudrait-il
pas plutôt passer au 22 heures ?
François Mitterrand en 81,
Lionel Jospin en 97 ont fait la même erreur : passer de 40 à 39
heures hebdomadaires ; passer de 39 à 35 heures hebdomadaires
en 5 ans. Le résultat n'a pas pesé du tout sur l'emploi. Le chômage
n'a pas diminué de ce fait. Ne faudrait-il pas taper fort et passer,
comme Michel Rocard le suggère aux 32 voire carrément aux 22 heures
hebdomadaires ?
Bon !
Alors !!! Définitivement, vous êtes ouvriéristes ! Vous
croyez encore en la lutte des classes ? A voir …
Et revenons un
instant dans le monde, dans la bonne société qui nous accueille,
qui nous fait vivre … et détendons-nous avec quelques notes de
musique syndicale …
Le
trait de plume du Loup. 13H33/13h35
13h33 :
Jingle du Loup.
Vive
les Soviets !
Chronique du Loup.
Il fut un temps
que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître faute d'être
historien, un temps où le Grand Soir promettait une société juste
avec des lendemains qui chantent … C'était du côté des grands
boulevards parisiens mais surtout dans les rues enneigées de
Petrograd ! Et Lénine d'avancer : « les usines aux
ouvriers, la terre aux paysans » !!! Mais, de la théorie
à la pratique, celui qui fut comparé à Ubu Roi trahit la cause des
prolétaires au point d'inventer une nouvelle forme de capitalisme,
vicieux au possible : le capitalisme d'Etat qu'il appela la NEP
en 1921 … En fait, l'Etat devenait le plus grand patron qui soit.
Et de patron à exploiteur … !!!
En d'autres
temps, plus récents, un certain Tito inventa l'auto-gestion
socialiste sur fond de non-alignement. Dans la série : « un
pas en avant, deux pas en arrière » … Une façon déguisée
de fédéraliser le travail sans que les salariés ne soient
réellement aux commandes.
Plus récemmlent
encore, dans les années 70, du côté de Besançon, les ouvriers de
LIP se sont emparés des leviers de l'entreprise et ont relancé la
production pour leur propre compte. Danger immédiat pour le Grand
Capital comme l'aurait aboyé le camarade Marchais. Ni une, ni deux …
un certain Claude Neuschwander fut parachuté sur les conseils de
quelque Rocard pour remettre de l'ordre dans la boutique et bouter
hors des usines ces salariés présomptueux … Le capital n'est pas
à mettre entre des « mains sales » !
Et puis, ici ou
là, des Coopératives ouvrières ou vu le jour ces dernières
années. On voyait quelques salariés reprendre une entreprise et
la relancer sur les chemins de la croissance sans même l'aide de
l'Etat privatisateur quoique jospinien. Moulinex, entre autre, en fit
les frais ! Jospin déclarant : « l'Etat ne peut pas
tout » !
Et pourtant, si !
L'Etat peut tout, même dans un Etat de droit ! Et
l'imagination, à la mode de Cohn-Bendit apostrophant Hollande au
parlement de Strasbourg, de prendre le pouvoir … Et si l'Etat
osait ? Osait quoi ? Tout simple …
Prenons une
entreprise dont les patrons veulent fermer les portes pour quelque
raison que ce soit. Soit ils ont raison car elle n'a plus d'avenir :
et il faut laisser faire. Soit ils ont tort car les salariés pensent
qu'elle a un avenir : et il faut alors oser ! Oser quoi ?
Que l'Etat exproprie alors les patrons indélicats et nationalise
temporairement l'entreprise en question. Et qu'il cède l'entreprise
alors à une coopérative ouvrière, une SCOP, qui assumera alors la
bonne marche de la dite entreprise. Et ces derniers d'empocher enfin
le fruit de leur labeur ! Comme une espèce de soviet à la
française …
Alors, messieurs
des centrales syndicales, messieurs de l'administration étatique,
OSEZ ! On sera non pas avec vous, mais derrière vous pour vous
pousser quelque peu si nécessaire … C'est ça le progrès !!!
13h35 :
Jingle du Loup.
Le
Loup :
Décidément,
le Loup est ingérable ! On ne sait plus s'il est rocardien ou
cohn-benditien ! Toujours est-il qu'il est encore et toujours
libre … de ses propos ! Et que continue à vivre dans la
divergence !!!
OPUS
3 : le droit de réponse. 13H35/13h57
Le Loup :
Dans
l'antre des belettes, il y a un beau Serge incarné par le camarade
Ragazzacci, responsable départemental de la CGT … Frédéric Mora,
le quasi procureur de la dite centrale ! Et Roger Oustry, le
Allain Decaux de la CGT. Les trois en compagnie des trois
inséparables : je parle du Loup, de Renard et de la Belette …
Bien !
revenons au sérieux de la chose … et voyons ce que cela donne
quand on provoscope un tantinet nos syndicalistes.
Une petite
provoscopie pour se remettre en bouche et donner vraiment du
« sens au son » : pensez-vous être représentatifs
quand seulement 8% des salariés sont syndiqués ?
Des
nationalisations temporaires pour une démocratie d'entreprise.
Débat :
Quel doit être le rôle de l'Etat aujourd'hui ?
Quels buts l'Etat
devrait-il poursuivre en matière économique, en matière
d'emplois ? De quels moyens dispose-t-il vraiment selon vous ?
L'Etat joue-t-il
bien son rôle depuis que Hollande est aux commandes avec Ayrault ?
Prenons quelques
exemples précis, ici ou là, ceux que vous voulez. Que feriez-vous
de mieux que le gouvernement actuel ?
Débat :
Les salariés ont-ils la compétence pour diriger une entreprise ?
L'Etat ne
devrait-il pas nationaliser les entreprises dont les patrons sont des
« boursicoteurs » ?
Croyez-vous dans
le principe des coopératives ouvrières, type SCOP ?
Pourquoi n'est-ce
pas votre fer de lance à la CGT ?
Vous y croyez en
un avenir qui chante ?
Bon … C'est
pas tout ça, mais il est l'heure !
Un mot de
conclusion … ?
13h57 :
Jingle Requiem.
Le
billet final du Loup. 13H57/13h59
Le Loup :
La semaine
prochaine, dans l'antre des Belettes, un de nos conseillers éditoriaux
sera au micro : il est le patron, sorti du peuple, de la
deuxième plus grande librairie indépendante de France :
Sauramps. Il est aussi le premier vice-président de la CCI de
Montpellier. Il répond au doux nom de Jean-Marie Sevestre. Il sera
accompagné de ses invités : des libraires ? Des patrons ?
Je ne vous en dis pas plus …
Quoiqu'il en
soit, une fois de plus, ce sera une émission à ne pas rater.
Le tout sur le
93,9, tous les lundis de 12h30 à 14h00.
Remerciements à
la brillance de la technique réalisée par Gilles Gouget.
A lundi prochain
et en attendant n'oubliez jamais que …
La révolte
n'est pas un droit ; mais un devoir !
Merci !!!
13h59 :
Générique de fin (le loup, le renard et la belette).
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