jeudi 7 février 2013

La Provoscopie de Serge Ragazzacci

Serge Ragazzacci
-->Présentations. 12H31/12h35
Le Loup sort dans sa tanière …

Roger Oustry
S Divers gentes et divers gents, prolétaires du Clapas et d'ailleurs, exploité(e)s et damné(e)s de la terre … Bref, provoscopiennes et provoscopiens : le Loup, le Renard et la Belette vous saluent ! Vous avez la chance d'écouter PROVOSCOPIE, l'émission politique diffamante de la bande FM. Aujourd'hui, nous reçevons la fine fleur de la classe ouvrière, l'avant-garde éclairée du prolétariat si tant est qu'il existe encore. Vous aurez compris que je parle de la plus ancienne centrale syndicale française : la Confédération Générale du Travail, autrement-dit, la CGT ! Et dans le studio, du beau monde : Serge Ragazzacci, le Corse biterrois responsable départemental du syndicat accompagné de Frédéric Mora, l'avocat de la dite centrale et de Roger Oustry, la mémoire vivante du syndicat … Mieux, en primeur, vous aurez droit à l'interview de Thierry le Paon, ce normand ancien de Moulinex, qui a répondu aux questions à peine provoscopiennes de la Belette et de notre camarade Simon Morin.
Frédéric Mora (à gauche)
Et que la Divergence soit !!!
Messieurs les apparatchiks, dîtes-moi …
Nous vous proposons de diverger durant 90 minutes autour des deux thèmes suivants :
De la réduction du temps de travail grâce à la productivité.
Des nationalisations temporaires pour une démocratie d'entreprise.
Et qui sont nos invités ?
Serge Ragazzacci, leader départemental de la CGT et néanmoins un de nos conseillers éditoriaux.
Frédéric Mora, l'incroyable avocat du syndicat qui vient se faire déflorer dans Provoscopie !
Roger Oustry, l'historien intérieur de la CGT.
Mais encore, j'oubliai le plus important, Thierry le Paon, le futur nouveau patron de la CGT.
Serge Ragazzacci, présentez-nous votre nouveau chef ! … en quelques mots !
Bonjour à tous … Et bonne divergence !



Allez, un « bon mot » de chacun …

Mais, avant tout, votre Belette préférée s'apprête à pousser un cri … en revisitant l'histoire du syndicalisme à la française qui, d'anarcho-syndicaliste, est devenu si réformiste qu'il aurait muté dans un pragmatisme oublieux de toute idéologie !
Rude tâche … Je ne vous en dis pas plus. A toi, la Belette !!!

12h35 Jingle du Loup.
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Le cri de la Belette. 12H35/13h37

12h35 : Jingle de la Belette.

Le syndicalisme, quelle histoire !
Chronique de la Belette … 

12h37 Jingle de la Belette.

Le Loup :
Revenons à la maison … et voyons ce que Thierry le Paon, le grand patron de la CGT, aurait à dire !


OPUS 1. 12h37/13h00

Le Loup : Débriefing vino-urbain …
Nous sommes en compagnie de Serge Ragazzacci, le leader départemental de la CGT, de Frédéric Mora, l'avocat du syndicat et de Roger Oustry, leur historien maison. Et nous nous apprêtons à écouter le grand patron de la centrale : Thierry le Paon. Respect !
Mais, avant tout, … parlons d'abord de vin !
Quel est donc ce flacon qui doit flatter nos sens ?
Allez, goutons voir si le vin est bon !
Ecoutons maintenant la voix du Chef !!!

L'interview de Thierry le Paon.




Il est bien ce garçon ! Si bien que l'ancien patron intraitable de Moulinex trouvait qu'il était un « syndicaliste de haut vol » !!! On comprend d'ailleurs pourquoi ceux de la CFDT ne l'aiment pas trop … d'autant qu'il est communiste !
Il est vrai qu'on pourrait se croire revenu aux bons temps de Georges Séguy et de Henri Krazucki …
Bien ! Et avant d'entrer dans le débat provoscopien, détendons -nous avec quelques notes de musique appropriées …


13h00 Musique N°1.
 
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Le coup de pinceau du Renard. 13H03/13h05
13h03 : Jingle du Renard.

Du chêne au roseau, jusqu'où le temps de travail est-il flexible ?
La chronique du Renard.

 
« Un idiot à Paris » est un film comique réalisé par Serge Korber en 1967, les dialogues sont de Michel Audiard. Bernard Blier est dans le rôle d'un « patron » : «  Une grève surprise, bravo ! Trente tonnes de barbaque sur le carreau alors qu'on meurt de faim à Chandernagor, hourra ! Monsieur Grafoullières, vous êtes z'un meneur et vos petits camarades des inconscients. Vous semblez oublier, en effet, mes amis que vous n'êtes que des salariés : c'est-à-dire les plus vulnérables du monde capitaliste. Des chômeurs en puissance ! ».
A la fin des années 60, ce discours patronal et la menace du chômage semblait une caricature et portait à rire …
En 2013, le même discours et le chômage dans sa consternante réalité appellent les larmes ou … les rames !!!
Ce discours, empli de pragmatisme économique, est applaudi par les fatalistes de la mondialisation libérale de l'économie. Il est accepté et relayé par des experts canalisés et une presse de bon ton qui appelle de ses vœux un nouveau syndicalisme d'inspiration nord-européenne dit de « négociation » et non conflictuel en prétendant que toutes les composantes d'une entreprise ont un destin commun. Toutes les composantes d'une entreprise n'ont pas toujours un destin commun. Au-delà des intérêts contradictoires qui la traversent, les uns qui prennent les décisions stratégiques et déterminent les règles qui en découlent ont un destin dominé ; les autres, un destin subi ! Je paraphraserai André Malraux en transposant le flux de la création artistique à l'économie. : « la plus profonde métamorphose que crée l'homme, c'est celle d'un destin subi en un destin dominé ! »

13h05 : Jingle du Renard.

Le Loup :
Parlons peu, mais parlons bien ! et tournons-nous vers nos camarades syndicalistes qui, dans le studio, trépignent avant de vous en mettre plein les oreilles … 
 
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OPUS 2. 13h05/13h30

Le Loup :
Retour dans nos studios en la compagnie de Serge Ragazzacci, l'expert cégétiste prolétarien ; de Frédéric Mora, l'avocat de la CGT qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre soi ; et de Roger Oustry, le détenteur de la Pravda (autrement-dit la Vérité) cégétiste …
Et que demande le Peuple ?
Mais avant de revenir sur les thèmes que vous avez choisis, parlons encore un peu de … flacons et de vin !
Débat … Ce serait quoi un vin de syndicaliste ? Un Rouge qui fait tache ? Ou un Blanc qu'on boit jusqu'à la lie ? A moins que ce ne soit un rosé pragmatique ?

Bon ! Fi donc des flacons.
Allez, une petite provoscopie : Ne vaut-il pas mieux être un ouvrier qualifié d'un grande entreprise qu'un petit patron d'une TPE ?

De la réduction du temps de travail grâce à la productivité !

Débat … Le temps de travail doit-il être adapté au carnet de commandes de l'entreprise ?
Un syndicaliste peut-il comprendre que la quantité de travail dépend de la quantité de commandes ?
Ne faudrait-il pas annualiser le temps de travail ?
Ne faudrait-il pas différencier les entreprises du secondaire de celles du tertiaire et que quaternaire ? Idem pour la fonction publique …

Débat … Les Français sont parmi les plus productifs du monde. Ne doit-on pas réduire le temps de travail en fonction de la hausse de la productivité ?
Depuis le XIXème siècle et la Révolution Industrielle, la productivité a considérablement augmenté dans les pays développés. Le temps de travail a diminué souvent en proportion de l'augmentation de productivité. On est passé de 12 heures de travail par jour, tous les jours aux 35 heures sur 5 jours avec des congés payés qui sont passé de deux à cinq semaines. La productivité continue d'augmenter. Le temps de travail stagne. N'est-il pas temps de militer pour une diminution du temps de travail ?

Débat … Michel Rocard propose de passer au 32 heures ! Ne faudrait-il pas plutôt passer au 22 heures ?
François Mitterrand en 81, Lionel Jospin en 97 ont fait la même erreur : passer de 40 à 39 heures hebdomadaires ; passer de 39 à 35 heures hebdomadaires en 5 ans. Le résultat n'a pas pesé du tout sur l'emploi. Le chômage n'a pas diminué de ce fait. Ne faudrait-il pas taper fort et passer, comme Michel Rocard le suggère aux 32 voire carrément aux 22 heures hebdomadaires ?
Bon ! Alors !!! Définitivement, vous êtes ouvriéristes ! Vous croyez encore en la lutte des classes ? A voir …
Et revenons un instant dans le monde, dans la bonne société qui nous accueille, qui nous fait vivre … et détendons-nous avec quelques notes de musique syndicale …

Le trait de plume du Loup. 13H33/13h35
13h33 : Jingle du Loup.

Vive les Soviets !
Chronique du Loup.

Il fut un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître faute d'être historien, un temps où le Grand Soir promettait une société juste avec des lendemains qui chantent … C'était du côté des grands boulevards parisiens mais surtout dans les rues enneigées de Petrograd ! Et Lénine d'avancer : « les usines aux ouvriers, la terre aux paysans » !!! Mais, de la théorie à la pratique, celui qui fut comparé à Ubu Roi trahit la cause des prolétaires au point d'inventer une nouvelle forme de capitalisme, vicieux au possible : le capitalisme d'Etat qu'il appela la NEP en 1921 … En fait, l'Etat devenait le plus grand patron qui soit. Et de patron à exploiteur … !!!
En d'autres temps, plus récents, un certain Tito inventa l'auto-gestion socialiste sur fond de non-alignement. Dans la série : « un pas en avant, deux pas en arrière » … Une façon déguisée de fédéraliser le travail sans que les salariés ne soient réellement aux commandes.
Plus récemmlent encore, dans les années 70, du côté de Besançon, les ouvriers de LIP se sont emparés des leviers de l'entreprise et ont relancé la production pour leur propre compte. Danger immédiat pour le Grand Capital comme l'aurait aboyé le camarade Marchais. Ni une, ni deux … un certain Claude Neuschwander fut parachuté sur les conseils de quelque Rocard pour remettre de l'ordre dans la boutique et bouter hors des usines ces salariés présomptueux … Le capital n'est pas à mettre entre des « mains sales » !
Et puis, ici ou là, des Coopératives ouvrières ou vu le jour ces dernières années. On voyait quelques salariés reprendre une entreprise et la relancer sur les chemins de la croissance sans même l'aide de l'Etat privatisateur quoique jospinien. Moulinex, entre autre, en fit les frais ! Jospin déclarant : « l'Etat ne peut pas tout » !
Et pourtant, si ! L'Etat peut tout, même dans un Etat de droit ! Et l'imagination, à la mode de Cohn-Bendit apostrophant Hollande au parlement de Strasbourg, de prendre le pouvoir … Et si l'Etat osait ? Osait quoi ? Tout simple …
Prenons une entreprise dont les patrons veulent fermer les portes pour quelque raison que ce soit. Soit ils ont raison car elle n'a plus d'avenir : et il faut laisser faire. Soit ils ont tort car les salariés pensent qu'elle a un avenir : et il faut alors oser ! Oser quoi ? Que l'Etat exproprie alors les patrons indélicats et nationalise temporairement l'entreprise en question. Et qu'il cède l'entreprise alors à une coopérative ouvrière, une SCOP, qui assumera alors la bonne marche de la dite entreprise. Et ces derniers d'empocher enfin le fruit de leur labeur ! Comme une espèce de soviet à la française …
Alors, messieurs des centrales syndicales, messieurs de l'administration étatique, OSEZ ! On sera non pas avec vous, mais derrière vous pour vous pousser quelque peu si nécessaire … C'est ça le progrès !!!
13h35 : Jingle du Loup.
Le Loup :
Décidément, le Loup est ingérable ! On ne sait plus s'il est rocardien ou cohn-benditien ! Toujours est-il qu'il est encore et toujours libre … de ses propos ! Et que continue à vivre dans la divergence !!!

OPUS 3 : le droit de réponse. 13H35/13h57

Le Loup :
Dans l'antre des belettes, il y a un beau Serge incarné par le camarade Ragazzacci, responsable départemental de la CGT … Frédéric Mora, le quasi procureur de la dite centrale ! Et Roger Oustry, le Allain Decaux de la CGT. Les trois en compagnie des trois inséparables : je parle du Loup, de Renard et de la Belette …
Bien ! revenons au sérieux de la chose … et voyons ce que cela donne quand on provoscope un tantinet nos syndicalistes.
Une petite provoscopie pour se remettre en bouche et donner vraiment du « sens au son » : pensez-vous être représentatifs quand seulement 8% des salariés sont syndiqués ?

Des nationalisations temporaires pour une démocratie d'entreprise.

Débat : Quel doit être le rôle de l'Etat aujourd'hui ?
Quels buts l'Etat devrait-il poursuivre en matière économique, en matière d'emplois ? De quels moyens dispose-t-il vraiment selon vous ?
L'Etat joue-t-il bien son rôle depuis que Hollande est aux commandes avec Ayrault ?
Prenons quelques exemples précis, ici ou là, ceux que vous voulez. Que feriez-vous de mieux que le gouvernement actuel ?

Débat : Les salariés ont-ils la compétence pour diriger une entreprise ?
L'Etat ne devrait-il pas nationaliser les entreprises dont les patrons sont des « boursicoteurs » ?
Croyez-vous dans le principe des coopératives ouvrières, type SCOP ?
Pourquoi n'est-ce pas votre fer de lance à la CGT ?
Vous y croyez en un avenir qui chante ?

Bon … C'est pas tout ça, mais il est l'heure !
Un mot de conclusion …  ?
13h57 : Jingle Requiem.
 
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Le billet final du Loup. 13H57/13h59

Le Loup :
La semaine prochaine, dans l'antre des Belettes, un de nos conseillers éditoriaux sera au micro : il est le patron, sorti du peuple, de la deuxième plus grande librairie indépendante de France : Sauramps. Il est aussi le premier vice-président de la CCI de Montpellier. Il répond au doux nom de Jean-Marie Sevestre. Il sera accompagné de ses invités : des libraires ? Des patrons ? Je ne vous en dis pas plus …
Quoiqu'il en soit, une fois de plus, ce sera une émission à ne pas rater.
Le tout sur le 93,9, tous les lundis de 12h30 à 14h00.

Remerciements à la brillance de la technique réalisée par Gilles Gouget.

A lundi prochain et en attendant n'oubliez jamais que …

La révolte n'est pas un droit ; mais un devoir !

Merci !!!

13h59 : Générique de fin (le loup, le renard et la belette).


 




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