samedi 16 février 2013

La Provoscopie de Jean-Marie Sevestre



Le Loup rentre dans sa tanière …
Divers gentes et divers gents, lettrés et illettrés, lecteurs et auditeurs, gens d'ici et d'ailleurs, … Bref, provoscopiennes et provoscopiens : le Loup, le Renard et la Belette vous saluent ! Vous avez la chance d'écouter PROVOSCOPIE, l'émission politique diffamante de la bande FM. Aujourd'hui, à nouveau, un de nos conseillers éditoriaux prend le micro. Il parle, lui l'amoureux des livres ! Saluons, comme il se doit, le PDG de Sauramps qui ne s'économise pas à la chambre consulaire ! Tel un Américain perdu sur les bords de la grande bleue, il s'est fait … tout seul ! Bonjour à Jean-Marie Sevestre, le self made man ostracisé par la Région défrêchisée …
Et que la Divergence soit !!!
Jean-Marie Sevestre
Monsieur le lettré, monsieur le colporteur, monsieur le consul, dîtes-moi …
Nous vous proposons de diverger durant 90 minutes autour des trois thèmes suivants :
Peut-on progresser sans vivre ensemble ?
Le balancier du savoir passerait-il de l'écrit à l'oralité et à l'image ?
Quelle économie en chambre serait jouable à l'heure de la globalisation ?

Et qui sont nos invités ?
Tout d'abord, bien sûr, Jean-Marie Sevestre, l'homme des livres en chambre.
Mais aussi Jean-Marie Sevestre, l'homme de la chambre en live.

Bonjour à tous … Et bonne divergence !



Mais, avant tout, votre Belette préférée s'apprête à pousser un cri … Elle s'interroge, la Belette ! Sur le progrès … A savoir, est-ce vraiment encore une valeur de gauche ?
Rude tâche … Je ne vous en dis pas plus. A toi, la Belette !!!

12h35 

Le cri de la Belette. 12H35/13h37

12h35 : Jingle de la Belette.

Le progrès, est-ce vraiment encore une valeur de gauche ?
Chronique de la Belette …

12h37 Jingle de la Belette.

Le Loup :
Revenons à la raison, évitons d'être sinistre !… et voyons ce que nos Jean-Marie Sevestre auraient à dire sur la question !

OPUS 1. 12h37/13h00

Le Loup : Débriefing vino-urbain …
Nous sommes en compagnie de Jean-Marie Sevestre, l'homme des livres, et de ses clones en chambre !
Il est l'heure de leur donner la parole …
Mais, avant tout, … parlons de vin !
Quel est donc ce flacon qui doit flatter nos sens ?
Allez, goutons voir si le vin est bon !

Peut-on progresser sans vivre ensemble ?

Débat … Les avancées scientifiques et technologiques ont permis de rendre la vie plus confortable … Ne peut-on que s'en féliciter ?
Depuis la Révolution industrielle, la vie est globalement devenue tellement plus agréable que nos concitoyens pacifiés cherchent à vivre le plus longtemps possible ! La vie quotidienne a été facilitée par le génie du travail de tous pour avoir « le droit à la paresse » ! N'est-ce point une excellente chose ?
Finie la survie, bonjour la vie !!! On ne se nourrit plus, on mange ; on ne se vêt plus, on s'habille ; on ne s'abrite plus, on se loge ! Et même, on ne veille plus, on se distrait ! Peut-on alors remettre en cause le progrès dans quelque dimensions que ce soit ?
Pourtant le progrès a conduit à ne plus avoir besoin des autres grâce à l'échange monétisé. Il a brisé le solidarisme, le vivre ensemble. N'est-ce pas là la limite du progrès ?

Débat … Les ressorts de l'individualisme se sont imposés dans la société ces cinquante dernières années et ont permis à chacun de trouver son chemin de la liberté … Ne peut-on que s'en féliciter ?
Les gauchistes de Mai 68 ont brocardé la société de consommation. Ils ont refusé le travail aliénant (excusez le pléonasme). Et troqué le tout pour affirmer la Liberté. Cela a-t-il vraiment permis à chacun de s'épanouir ?
Et cela n'a-t-il pas brisé les vieilles valeurs sociétales judéo-chrétiennes ?
Autrement-dit, le « je » ne l'a-t-il pas emporté sur le « nous » et sur le « vous » ?
Les limites de la Liberté n'ont-elles pas été atteintes ?

Débat … La virtualité s'est imposée dans le quotidien au point de déshumaniser les rapports sociaux et la coexistence a pris le pas sur le vivre ensemble … Ne devrait-on pas s'en soucier ?
La technologie contemporaine a permis de réduire le temps de communication à la portion congrue. Et chacun de pouvoir, s'il n'y prend garde, verser dans la virtualité la plus complète. Autrement-dit : raccourcir les distances entre les « gens » au point qu'ils n'ont plus besoin de se rencontrer dans la vraie vie, est-ce vraiment l'idéal pour une société ?
On vit à distance, on s'aime à distance, on tue à distance, on s'emmerde à distance … les technologies de communication ne tuent-elles pas le vivre ensemble ?
Comment rétablir de vrais rapports sociaux ré-humanisés ?

On converse, on digresse, on diverge. C'est agréable, c'est bien ! Mais à force de penser aux autres, on finirait par oublier que le destin peut et doit se dominer si l'on veut qu'il ne soit pas subi !
Alors, en attendant, détendons-nous avec un peu de musique afin qu'on se re-politise, au sens noble du terme … quelque peu !

13h00 Musique N°1.

Le coup de pinceau du Renard. 13H03/13h05
13h03 : Jingle du Renard.

Parle-moi, ne m'écris plus !
Chronique du Renard.

Grâce à l'omniprésence du texte sur internet, sans parler de la popularité des textos sur les téléphones portables, la lecture est peut-être aujourd'hui plus présente que dans les années 70 ou 80 lorsque la télévision était le media neuf !
Mais c'est une lecture différente qui cache une façon différente de penser, de vivre. Le style actuel de lecture découle de la recherche permanente de l'efficacité et de l'immédiateté, transformant le lecteur en simple décodeur de l'information. Les médias traditionnels sous l'influence du Net s'adaptent à ces nouvelles attentes du public.
Les programmes de télévisions ajoutent des textes défilants et des pubs qui surgissent tandis que les magasines et les journaux réduisent la taille de leurs articles, ajoutent des résumés parsèment leurs papiers de fragments d'informations faciles à parcourir.
Sommes-nous re-programmés ? L'abondance d'informations conduirait-elle au papillonnage et à la superficialité ? Le taylorisme gouvernerait-il aussi les esprits ?
Au fait, ça sert à quoi un livre ?
Le livre demeure l'un des seuls objets culturels qui exige de tout arrêter. Pour exister, il nécessite une attention exclusive. Impossible de lire un bouquin en pensant à autre chose.
Dans ce monde multi-tâche, consacrer tout son temps à une seule activité revient à perdre son temps … Et pourtant, l'intérêt du livre se trouve là ! Il dilate le temps !!!
13h05 : Jingle du Renard.

OPUS 2. 13h05/13h30

Le Loup :
Retour dans nos studios en la compagnie du PDG de Sauramps, Jean-Marie Sevestre et de son invité : Jean-Marie Sevestre, le N°2 de la CCI de Montpellier.
… Et que demande le Peuple ?
Mais avant de revenir sur les thèmes que nous avons choisis, parlons encore un peu de … flacons et de vin !
Débat … Que serait un vin lettré ? Un vin dont on parle en le buvant ? Un vin à la belle syntaxe ? Un vin de salon ? Bon ! Fi donc des flacons.
Allez, une petite provoscopie : Peut-on faire l'économie du livre ?

L'écrit est mort, vive l'oral ! L'oral est mort, vive l'écrit !

Débat … De l'oral à l'écrit, de l'écrit à l'oral : le balancier de l'histoire est encore une fois en marche …
« Les paroles s'envolent, les écrits restent » ! Cette maxime est-elle encore d'actualité ?
Être vu ! Rien de tel pour devenir célèbre, le temps de quelques images médiatiques.
Peut-on lutter contre cette révolution de la communication qui met en cause la révolution de l'imprimerie ?
Débat … Le livre papier a-t-il encore un avenir ?
Faut-il encore chercher à transmettre le savoir par l'écrit, par le livre ?
Aux Etat-Unis, les livres « oraux » se multiplient. On peut ainsi lire en conduisant sa voiture ! Une bonne évolution ?
Que dire des tablettes numériques ?
Peut-on faire un plaidoyer pour le maintien du livre aujourd'hui ?

Débat … Que faire d'un savoir passé pour construire l'avenir ?
L'écrit a servi durant des siècles à colporter le savoir du fait de l'accumulation des connaissances qui ne pouvaient plus se transmettre par l'oralité. Aujourd'hui, la quantité de savoir est telle qu'il est devenu impossible de tout lire donc de tout savoir. Internet permet le zapping dans le domaine de la connaissance. Faut-il le regretter ou apprendre à faire autrement ?
Le vieux monde meurt, il est malade et ridé ! Mais rien ne se perd, tout se transforme : c'est le principe même de l'entropie ! Que peuvent les gens de ce vieux monde pour aider la génération future à construire le nouveau monde ?
Ou faut-il « du passé » faire table rase » ?

Bon ! Alors !!! Définitivement, l'affaire est complexe ! Le vieux monde se meurt et le nouveau monde tarde à se mettre en place …
Revenons dans notre monde, dans la bonne société qui nous accueille, qui nous fait vivre … et détendons-nous avec quelques notes de musique …
13h30 : Musique 2.

Le trait de plume du Loup. 13H33/13h35
13h33 : Jingle du Loup.

Le gaullisme à l'épreuve de la mondialisation …
Chronique du Loup.

« Si grand que soit le verre que l'on nous tend de l'extérieur, nous préférons boire dans le nôtre tout en trinquant aux alentours » martelait le Général de Gaulle en campagne … Il y a des langues de bois qui parlent d'elles-mêmes ! Celle-ci en fait partie. Voilà une métaphore qui a du sens. Et chacun de comprendre que ce beau discours télévisuel était destiné autant aux Français, ses électeurs, qu'aux chefs d'Etat étrangers que ce soit les deux Grands, la Chine, les pays européens comme ceux dit du Tiers-Monde !
Cinquante ans plus tard, le Grand Echiquier a évolué. Le roi soviétique s'est couché laissant victorieux un capitalisme argenté en voie de financiarisation. Et le pion 'France' de tenter de se raccrocher à quelques branches qu'elles soient européenne ou atlantique. Mais la cavalerie noire, avec un pas de côté et deux pas en avant, de provoquer indigestions et indignations …
Une paire de fous ont semé la panique dans les rangs. Les tours qui abritaient les sièges des belles entreprises françaises tremblèrent sur leurs fondations. Comme au casino, quelque croupier annonça : « Rien ne va plus » ! Même la reine de l'industrie nationale, l'agroalimentaire, fut attaquée !
Et le Président dé-monarchisé de se souvenir des cours qu'il avait reçus lorsqu'il était élève à HEC. Des cours de géopolitique et d'histoire économique franco déjà mondialisés … Des cours qui auraient pu être donnés par une Marisol Touraine inspirée … (une autre époque) … Et le Président de repenser au monarque républicain qu'avait été de Gaulle ! Et de se remémorer la phrase : « Si grand que soit le verre que l'on nous tend de l'extérieur, nous préférons boire dans le nôtre tout en trinquant aux alentours ». Et de trouver la bonne combinaison en roquant et en se disant : « encore faut-il avoir un verre !!! » Et d'appeler derechef le camarade Montebourg. « Arnaud, mon ami, dessine-moi un verre en forme d'entreprise ».
Et pour faire quoi ? Pour fabriquer quoi ? Et comment va-t-on procéder, mon Président ? … En protégeant d'abord les tours de ces chevaux danubiens et de ces fous d'outre-manche ! Puis en produisant de l'utile et même de l'agréable : ici et maintenant … Car « le changement, c'est maintenant » !!!
Et les pions qui traînaient sur le tapis vert d'applaudir et de nommer la chose : une économie fondée sur le circuit court … pour court-circuiter les ombres argentées qui ont muté le capitalisme industriel en capitalisme financier.
Comme quoi de Gaulle reste d'utilité publique encore aujourd'hui !
13h35 : Jingle du Loup.
Le Loup :
Décidément, quand le Loup verse dans la métaphore, il expertise la langue de bois. Et s'aperçoit qu'elle peut, parfois, produire de l'intelligence quand elle donne du sens au son !

OPUS 3 : le droit de réponse. 13H35/13h57

Le Loup :
Dans l'antre des belettes, il y a des lettrés ; mais il y a aussi un patron, un consul, un homme de chambre. A la CCI, il vice-présidente ! Il est venu dans notre studio, il voyage pour s'informer et il voudrait bien vaincre la crise qui sévit au Sud de la France et même ailleurs … C'est son côté César !!! Veni, vidi, vici pourrait-il dire !
Bien ! revenons au sérieux de la chose … et voyons ce que cela donne quand notre lettré s'adonne à l'économie !

Quelle économie en chambre à l'heure de la mondialisation ?

Débat : Le rôle consulaire n'est-il pas aujourd'hui de rétablir les circuits courts pour améliorer le vivre ensemble ?
La mondialisation a engendré les délocalisations au point que la fabrication d'un produit quelconque se fait, pièce par pièce, au quatre coins de la planète. Cela a un coût social, le chômage dans les pays occidentaux ; et un coût environnemental, l'émission d'une quantité anormale de carbone. L'Union européenne subventionne les régions défavorisées : n'est-ce pas par ce biais qu'il faut réinventer une production re-localisée, une économie de proximité ?
Que peut faire une chambre de commerce et d'industrie en la matière ?
Avec quels partenaires ?

Débat : Au-delà de l'économie, ne serait-ce pas la démocratie libérale qu'il faudrait jeter aux poubelles de l'histoire pour la remplacer par un fédéralisme communal plus ou moins proudhonien ?
De l'économique ou du politique, qui commande à qui ?
La démocratie libérale telle qu'elle fonctionne depuis plus de deux siècles en Occident a créé un véritable « cens caché » comme l'affirme Daniel Gaxie depuis 1978. Une caste dirigeante s'est emparée des leviers de tous les pouvoirs, éloignant les citoyens et les empêchant d'y participer. Ne faut-il pas remettre en cause cette forme de démocratie ?
Pourquoi ne pas imaginer une démocratie de proximité fondée sur un fédéralisme si ce n'est communal comme l'imaginait Proudhon mais régional ? Alors les Régions auraient les leviers du pouvoir et pourraient, en collaboration avec l'Union européenne, assurer une économie de proximité ?
L'avenir n'est-il pas dans la disparition des Etats nationaux belliqueux ?

Bon … C'est pas tout ça, mais il est l'heure !
Un mot de conclusion …  ?
13h57 : Jingle Requiem.

Le billet final du Loup. 13H57/13h59

Le Loup :
Le monde est définitivement complexe ! Une provoscopie ne saurait suffire à régler le problème. Tout au moins aura-t-elle permis de poser quelques questions, de mettre quelques points d'interrogation dans l'océan des certitudes qui n'en sont pas …
Quoiqu'il en soit, la vie ne s'arrête pas là. D'autres ont réfléchi aussi à la question. C'est pourquoi, après la trêve hivernale que s'accordent le Loup, le Renard et la Belette durant quinze jours, nous convierons … dans l'antre des belettes … un des animateurs d'une association très montpelliéraine : « Montpellier 2020 ». Il rêve d'une ville meilleure faute d'inventer un meilleur des mondes ! Vous reconnaîtrez François Delacroix, le sage qui ne regarde pas le doigt quand on lui montre la lune !!! Il sera en compagnie de madame la mairesse de Pignan ainsi que de l'ineffable libertarien quoiqu'économiste Alain Desbruères.
Une émission à ne pas rater.
Le tout sur le 93,9, tous les lundis de 12h30 à 14h00.

Remerciements à la brillance de la technique réalisée par Gilles Gouget.

A lundi prochain et en attendant n'oubliez jamais que …

La révolte n'est pas un droit ; mais un devoir !

Merci !!!

13h59 : Générique de fin (le loup, le renard et la belette).








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire